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UN CERTAIN REGARD SUR L'ACHAT ET L'INNOVATION DANS LES PAYS DE LANGUE ALLEMANDE Cette section est principalement réalisée en français. Si vous souhaitez publier un message pour les acheteurs français sur ce blog, vous pouvez les envoyer par information@nexidee.eu Diese Rubrik wird hauptsächlich in französischer Sprache geführt. Wenn Sie eine Meldung für französische Einkäufer über diesen Blog veröffentlichen möchten, können Sie uns diese gerne über information@nexidee.eu senden.

Quel «service après crise sanitaire » pour les achats ?

 
Les conséquences directes des décès (perte de parents, d’amis, de collègues et de personnes-clés), de la perturbation de l’offre (ralentissement de la production, incidents tout au long de la chaîne d’approvisionnement) et de l’effondrement de la demande (interdictions de déplacement, pertes de revenu et de patrimoine, peur) sont toujours vives mais la fonction achat doit dès à présent être prête à gérer la modification des besoins et les évolutions du marché fournisseur.
La focalisation des acheteurs et des approvisionneurs sur les équipements de protection individuelle et les dispositifs médicaux restera comme un entracte vital mais bref. Et après ?

L’urgence pour la fonction achat est de déceler les fournisseurs menacés de dépôt de bilan et soit soutenir voire acheter ces entreprises, soit identifier des sources alternatives sans oublier de gérer avec sens de l’anticipation les ultimes commandes, surtout en cas de disparition de fournisseurs critiques, mettant, par exemple, en péril le flux de pièces de rechange. La baisse de l’activité aura aussi un impact sur les prix en raison de la défense combative des parts de marché ou d’une contraction de la demande (loyers, électricité, matières premières) et il convient donc de renégocier les contrats qui le méritent.

Mais le paysage de l’offre et celui de la demande changent aussi de façon plus substantielle. De nouveaux entrepreneurs inventifs et courageux émergent et la crise sanitaire a permis la généralisation de certains procédés (impression 3D), la validation de l’automatisation (caisses sans personnel, robots de désinfection) et l’essor du distanciel (télétravail, téléenseignement, télémédecine). Il ne s’agit pas d’inventions récentes, simplement de la révélation à tous des avantages de ces solutions émergentes.
Les restrictions de déplacement et la fermeture de certaines frontières encouragent le recours à la télémaintenance, aux téléconférences ou encore aux congrès et salons virtuels. Il s’agit de fantastiques leviers de gains de productivité grâce à la réduction des temps de voyage et de diminution des dépenses (transport, hôtel, restaurant).  Pour la télémaintenance, un meilleur MTTR*, améliore le taux de disponibilité des équipements. Autant de progrès dont l’acheteur bénéficiera bientôt…

La rancune n’est pas un trait de caractère chez l’acheteur naturellement tourné vers l’avenir, mais il saura tout de même inscrire sur sa liste noire les fournisseurs peu coopératifs durant les pénuries.

*Mean Time To Repair, durée moyenne des opérations de remise en état de marche.
 
[28 avril 2020]
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Crise sanitaire ou premier domino?

La vente ambulante, un acteur efficace du confinement!
 
Il ne s’agit pas de traiter ici les différents aspects de la crise sanitaire causée par le virus SARS-CoV-2 et surtout pas les questions médicales ou l’impact psycho-social de l’épidémie et des mesures médico-administratives choisies pour y mettre fin. Il s’agit juste d’examiner quelques implications pour les acheteurs.
 
En premier lieu, parce que cela suscite un réveil fantastique de toutes les idéologies et la désignation immédiate de boucs émissaires. Au choix, il peut s’agir de la mondialisation, du secteur privé, des autorités publiques, du libre-échange ou de l’Union européenne ; le point commun étant qu’il s’agit de l’Autre, Être fourbe et sournois. Ce alors même que, si une organisation manque d’une fourniture ou si sa chaîne d’approvisionnement s’effondre, c’est avant tout parce que la question de la robustesse des fournisseurs n’a pas été correctement traitée. La fragilité d’une chaîne d’approvisionnement n’est pas proportionnelle à sa longueur ! Les politiques d’achat mono-source, l’absence de stock et la trop rare implication des fournisseurs dans des relations collaboratives méritent impérativement d’être réexaminées mais l’autarcie n’est pas une option plausible.
 
En second lieu, parce que si la priorité concerne bien entendu l’intégrité physique et psychologique des personnes, il est également important de mesurer les dégâts économiques et d’imaginer l’après-crise.
 
Pour ce qui concerne l’Allemagne, les conséquences immédiates ne sont pas surprenantes. De nombreux secteurs souffrent, dont bien entendu le tourisme et la restauration, la culture, le sport, le commerce de détail non alimentaire. Les salons ont tous été annulés ou reportés et les parcs des expositions et les prestataires tels que les standistes sont dans des situations précaires. De même, le transport en commun de voyageurs souffre. Lufthansa n’utilise plus que 63 de ses 763 avions et le voisin autrichien Austrian a suspendu ses opérations le 18 mars.
 
A côté de cela, le numérique progresse à un rythme incroyable (télétravail, classe virtuelle, télémédecine, loisirs) mais des secteurs traditionnels connaissent également une seconde jeunesse comme les épiceries itinérantes ou la livraison de surgelés. La crise a aussi suscité des coopérations inattendues. Ainsi McDonald’s et Aldi ont passé un accord pour transférer temporairement des salariés de restaurants fermés vers des supermarchés submergés.
 
Il faut signaler également le fonctionnement sans discontinuité des services aux collectivités (eau, déchets, etc.), du secteur de l’énergie, du transport de fret et de courrier, du commerce alimentaire, des media et bien entendu de la santé. La solidité de la base de la pyramide est à juste titre soulignée par tous et la différence entre indispensable et superflu est devenue une évidence.
 
Et demain ? Si les clients (professionnels et particuliers) ne soutiennent pas activement certains fournisseurs, ces derniers disparaitront. Les travailleurs indépendants, les restaurateurs, les théâtres et cinémas, les PME sont les plus exposés. A Cologne, la chaîne de restauration Vapiano (230 établissements) a déjà annoncé la cessation de paiement.  On peut également s’attendre à des fusions et acquisitions au détriment d’entreprises fragilisées.
 
Demain on devrait aussi assister à la multiplication de politiques commerciales agressives pour reconquérir des parts de marché ce qui ne manquera pas d’achever les concurrents déjà chancelants. Les pays qui prendront en premier des mesures temporaires radicales d’allègement de la fiscalité et des charges des entreprises garantiront un avantage décisif à leurs opérateurs économiques.
 
Après-demain, on peut s’attendre à des conséquences au niveau des États et des zones économiques. Il sera en effet rationnel de prendre les grandes décisions d’investissement et de choisir ses fournisseurs en tenant compte de la capacité des États à avoir su réagir vite et bien à la crise sanitaire de 2019 - 2020.
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